AgriBusiness TV, un média pour l’agriculture

AgriBusiness TV, un média pour l’agriculture

Un jour dans mon média est une série de témoignages, qui illustre chaque semaine le quotidien de personnes travaillant dans les médias de l'Afrique, du monde arabe et de l'Asie du Sud-Est, accompagnés par CFI.

Cette semaine, entretien avec Inoussa Maïga, directeur de rédaction de Agri Business TV.


Inoussa Maïga est un jeune Burkinabé de 32 ans. En 2016, il lance la webtélé Agri Business TV dont il est aujourd'hui le directeur de rédaction. Il est titulaire d'une maitrise en communication pour le développement et d'un master en management des médias.

Promouvoir le succès des jeunes entrepreneurs agricoles

Agribusiness TV est une webtélé consacrée à la promotion AgriBusiness TV veut déconstruire des images, nous devions donc utiliser le même canal.des innovations et des succès des jeunes entrepreneurs agricoles africains. Ce média, conçu pour mobile, s'attache à montrer une autre image de l'agriculture africaine. Celle-ci véhicule en effet de nombreux préjugés comme son manque de modernité ou sa dépendance aux aléas climatiques. "La webtélé se veut être une réponse aux perceptions négatives qu'ont les jeunes africains du secteur agricole. Elle veut leur monter par des exemples précis, qu'il est possible d'innover dans le domaine et d'en vivre", précise Inoussa.
Le choix de passer par de la vidéo n'est pas fortuit : " Nous avons constaté qu'il y avait très peu de vidéos de bonne qualité sur l'agriculture produites par des Africains, sur des Africains et pour des Africains", poursuit-il.

Inoussa Maïga, directeur de rédaction de Agri Business TV.

Un média qui se positionne sur le numérique

Agri Business TVs'adresse à des Africains dans la trentaine, instruits et qui utilisent les réseaux sociaux pour s'informer et communiquer, notamment à travers l'internet mobile. D'où l'importance pour la chaîne de réussir son déploiement sur le numérique. En plus du site web, une application mobile disponible en version française et anglaise est accessible et téléchargeable gratuitement pour les systèmes d'exploitation Androïd et iOS. "Nous sommes aussi présents sur Youtube et Dailymotion, sur Facebook, Twitter, Instagram et Linkedin",indique Inoussa.
Les vidéos sont diffusées en mode natif sur les réseaux sociaux car pour le fondateur, " les personnes vont de moins en moins sur les sites web".

Progressivement, la webtélé est devenue une référence et une source de motivation pour de nombreuses personnes intéressées par l'agriculture. Le média compte plus de 160 000 abonnés sur sa page Facebook, et environ 12 000 abonnés sur YouTube. Inoussa le précise bien, l'objectif du média est de produire du contenu qualitatif : " Nous ne sommes pas sur l'actualité. Nous produisons du contenu froid. Une vidéo diffusée aujourd'hui a le plus souvent été tournée un mois plus tôt. Une bonne vidéo, c'est avant tout un bon sujet, bien anglé, des images et du son de qualité, un sous-titrage intégral et une durée inférieure à 5 minutes." Avant le tournage, il faut identifier le sujet. Après, on procède à la validation des images, à la production du script ainsi qu'au montage. Le processus s'achève par un visionnage en équipe avant diffusion.

Les bureaux d' AgriBusiness TV sont situés à Ouagadougou, la capitale burkinabè, dans le quartier 1200 logements. Cinq permanents travaillent au siège. L'équipe comprend un réseau de correspondants de quatorze journalistes payés au reportage dans douze pays. À ceux-ci s'ajoutent un monteur audiovisuel et un cadreur. L'équipe travaille avec des appareils photo reflex (Canon) et des smartphones (iPhone) pour la capture d'images.

Un modèle économique reposant sur la monétisation des contenus

Les vidéos d' AgriBusiness TV sont monétisées sur la plateforme Youtube. "En 2016, nous avons participé au programme Afrique Innovation Entrepreneurs de CFI. Cela nous a aidés à renforcer notre modèle économique", avance le directeur de rédaction. La société propose aussi des prestations comme la production de vidéos. Sa principale difficulté est l'accès à internet : "Ici la connexion est chère et instable. Il nous arrive de réessayer à plusieurs reprises pour télécharger des vidéos", souligne-t-il.

Pour Inoussa Maiga, le métier de journaliste est " plutôt difficile au Burkina Faso mais relativement respecté. Il doit se renouveler pour être à la hauteur des nombreux changements sociaux, économiques, politiques et technologiques". S'il se réjouit d'une certaine liberté de presse au Burkina Faso, il pense que "les médias devraient faire preuve de professionnalisme pour la mériter",conclut-il.

Actuellement, AgriBusiness TVtravaille sur de nouveaux formats, notamment un magazine télévisé qui sera diffusé par des télévisions partenaires et financé par des annonceurs.

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