La presse écrite syrienne en débat

La presse écrite syrienne en débat

L' incubateur des médias syriens a réuni, mi-octobre 2015, 26 représentants de médias syriens et internationaux, afin d'échanger sur la place et le rôle de la presse écrite dans les périodes de conflit et de transition difficile, et de réfléchir à des solutions pour répondre à leurs défis.

Selon une étude du journal Enab Baladi, parue en mars 2015, 268 publications syriennes (journaux et magazines) ont été lancées depuis la révolution de mars 2011.
Alors que l'accès à l'internet est compliquée dans certaines régions syrienne, ces titres de presse répondent aux besoins de la population de s'informer pendant la guerre.

En raison de la situation sécuritaire en Syrie – ainsi que dans d'autres pays de la région (Liban, Jordanie, Égypte), la majorité des rédactions sont basées en Turquie, une grande partie de leur travail reposant sur un vaste réseau de correspondants et de journalistes indépendants sur le terrain.

Ces médias et leurs journalistes, qui jouent un rôle important pour informer la population syrienne sur la situation en Syrie, sont confrontés à de nombreux défis : risques subis au quotidien pour couvrir l'actualité, imprimer et distribuer les journaux dans le pays, difficulté d'accéder à internet, problèmes de financements…

Cette conférence de deux jours, qui a engagé une réflexion approfondie sur le développement de la presse écrite indépendante en Syrie, a aussi permis la rencontre de journalistes confrontés à des situations de conflit.
Les professionnels syriens ont en effet bénéficié des partages d'expériences de journalistes venus d'Ukraine, d'Algérie, du Liban et des Balkans.

À l'issue de cette réunion, un groupe de travail a proposé une série de recommandations :
- Mieux se coordonner afin de développer des synergies et coopérations, et échanger de bonnes pratiques ;
- Mieux étudier les besoins et attentes des lecteurs, afin de proposer une information au service de la population ;
- Développer les sites internet et la présence sur les réseaux sociaux, afin d'atteindre un nombre plus important de lecteurs ;
- Travailler collectivement afin d'obtenir un statut juridique dans les pays dans lesquels les journaux ont des bureaux (Turquie notamment), afin d'être protégés juridiquement ;
- Développer des sources de financement alternatives, afin de garantir une certaine indépendance ;
- S'engager en faveur d'un code éthique sur la profession de journaliste, et étudier la possibilité de signer ce code éthique.

Lire l'étude sur la nouvelle presse syrienne, réalisée par Soazig Dollet pour CFI (septembre 2015)

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