Mieux comprendre les paysages médiatiques en Irak, en Libye et au Yémen

Mieux comprendre les paysages médiatiques en Irak, en Libye et au Yémen

À l'occasion du lancement du projet ILYM (Irak Libye Yémen Médias), le 9 novembre 2015 à l'AFP, CFI publie un résumé de la situation actuelle des médias en Irak, en Libye et au Yémen.


En Irak

Il existe des centaines de publications et des dizaines de stations de radio et de télévision. Dans ce contexte de crise politique et d'instabilité, la scène médiatique est de plus en plus fracturée. La télévision est le principal moyen d'information : 92% des adultes déclarent qu'elle est leur première source d'information.

De nombreux médias ont des affiliations politiques ou religieuses. La région autonome du Kurdistan a ses propres médias établis. Mais, pour les médias privés, les recettes publicitaires fournissent rarement un revenu fiable et pérenne.

Bien que la liberté d'expression soit protégée par la constitution, Reporters sans frontières souligne combien les journalistes sont systématiquement persécutés par les terroristes de l'État islamique.

Par ailleurs, le taux de pénétration de l'internet en Irak reste le plus bas de la région : 2,7 millions d'utilisateurs en 2014, soit environ 8% de la population. En juin 2014, les autorités ont suspendu les services internet pour un temps dans certaines régions principalement sunnites, invoquant des raisons de sécurité.

En Libye

Le renversement du colonel Kadhafi en 2011 a mis fin à une dictature de 42 ans au cours de laquelle le secteur des médias était sous le contrôle quasi-total de l'État, aucune voix indépendante ou critique n'étant tolérée. Depuis, il y a eu une véritable prolifération de chaînes de télévision satellitaires et des dizaines de stations de radio, toutes privées et diffusées à partir de différentes villes libyennes, mais aussi d'autres pays arabes.

Le paysage médiatique s'est radicalement transformé. Les anciens quotidiens étatiques ont fermé et de nouveaux titres sont apparus, sans viabilité réelle. Benghazi a émergé comme une plaque tournante de l'édition. Mais il y a peu de journaux quotidiens et les tirages sont très faibles.

Facebook, Twitter et YouTube ont été déterminants pour la circulation de l'information lors de la révolte. En décembre 2013, sur une population de 6,4 millions d'habitants, on comptait près d'un million d'internautes. Facebook est devenu une plate-forme de prédilection pour les Libyens souhaitant lire les nouvelles et commenter les événements.

La scène médiatique reste non réglementée malgré la mise en place, en septembre 2013, d'un nouveau ministère de l'Information. La crise institutionnelle n'a pas permis de faire évoluer la loi sur les médias. Depuis 2014, cet environnement médiatique chaotique reflète l'instabilité politique libyenne.

Au Yémen

La Yémen Radio and Television Corporation (YRTC) et l'agence de presse n'ont désormais plus le monopole de l'information. Le secteur audiovisuel a vu émerger une multitude de chaînes de télévision et de radio satellitaires privées ayant de fortes affiliations politiques.

En 2014, alors que l'incertitude politique et l'insécurité s'installent, Reporters sans frontières a recensé une série importante de menaces et d'agressions commises par les forces de sécurité et par d'autres groupes non identifiés à l'encontre des journalistes. Le mouvement chiite Houthi a également rejoint les rangs des adversaires de la liberté de la presse. Les rebelles ont pris notamment pour cible les installations de la chaîne nationale.

En 2014, il y avait seulement 4,8 millions d'utilisateurs d'internet au Yémen, soit le taux de pénétration le plus faible dans la région après l'Irak. Le Yémen compte 1,5 million d'utilisateurs Facebook et 128 000 utilisateurs de Twitter.

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