CFI et l’AFD lancent un projet pour soutenir la jeunesse au Sahel

CFI et l’AFD lancent un projet pour soutenir la jeunesse au Sahel

L'AFD et CFI, l'agence française de développement médias, lancent le projet MédiaSahel, d'un montant de 8,3 millions d'euros, pour promouvoir l'inclusion socio-politique des jeunes femmes et hommes de trois pays du Sahel.

L'Agence française de développement (AFD) et CFI s'associent pour renforcer les capacités des médias locaux et produire des contenus avec et pour la jeunesse sahélienne. Le projet MédiaSahel sera mis en œuvre au Burkina Faso, au Mali et au Niger pour une durée de quatre ans, doté d'un budget de 8,3 millions d'euros – notamment issus du fonds Minka « Paix et résilience ».
Objectif : favoriser l'inclusion des jeunes dans le débat public des pays de la région.

La jeunesse du Sahel a le spleen. Depuis plusieurs années, une partie d'entre elle se sent délaissée par ses aînés en poste dans les instances de l'État et les médias. "Le projet MédiaSahel s'adresse en premier lieu à la jeunesse."Elle qui est pourtant majoritaire : dans cette région d'Afrique les moins de 30 ans représentent 65 % de la population. Et si dans ce désarroi se trouvaient les fondements de la crise multiforme que traversent aujourd'hui les pays du Sahel ?

Le projet MédiaSahel doit permettre aux jeunes des territoires en crise d'être à la fois mieux informés et de prendre une part plus active au débat public dans ces pays. Il permettra aux jeunes Sahéliens d'avoir davantage accès à des informations fiables, intégrant la dimension genre et axées sur leurs préoccupations, tout en leur permettant de participer de manière plus active et apaisée au débat public.

Les médias comme vecteur de dialogue

La bande sahélienne connaît depuis plusieurs années une série de crises multiformes, qui se superposent et s'amplifient. L'un des facteurs de cette fragilité provient du sentiment d'abandon, d'injustice et de marginalisation d'une partie de la jeunesse sahélienne, alors que les moins de 30 ans représentent près de 65 % de la population.

Face à cette crise, les médias peuvent jouer un rôle clé dans la compréhension de la situation par les populations. C'est en facilitant le dialogue entre populations, sociétés civiles et autorités, que les médias pourront mieux contribuer à prévenir et résoudre les conflits, renforcer l'intermédiation démocratique, et informer sur des initiatives de développement local.

Pour accompagner les médias locaux, CFI va s'appuyer sur des organismes médias internationaux comme RFI, radio de France Médias Monde, à travers notamment un magazine hebdomadaire destiné à la jeunesse africaine décliné en français, en mandingue et en peul, la Fondation hirondelle, l'Association des médias privés burkinabés UNALFA ou encore l'organisation non gouvernementale sénégalaise RAES.
MédiaSahel est aussi déployé en partenariat avec les autorités publiques et organisations de la société civile des pays concernés, et en coordination avec les autres opérateurs internationaux sur le terrain.


"Conscients que les médias sont essentiels pour faciliter la compréhension d'un environnement complexe et ouvrir un débat public plus inclusif et équilibré, nous sommes heureux de nous associer avec CFI pour produire avec les jeunes femmes et les jeunes hommes burkinabés, maliens, nigériens une information fiable et indépendante, centrée sur leurs centres d'intérêts et sensible au genre."
Rémy Rioux, directeur général de l'AFD.

Lutter contre les fake news

L'originalité du projet est qu'il se concentre, pour y parvenir, sur le renforcement des capacités des médias locaux. Une vingtaine d'entre eux ont été sélectionnés dans chaque pays, principalement des radios communautaires. L'objectif est triple : leur permettre de produire des informations fiables et apaisées, axées sur les préoccupations de la jeunesse et autour desquelles les jeunes puissent s'exprimer.

De nombreuses formations seront ainsi menées auprès des rédactions radio et web de ces pays. Elles porteront notamment sur l'animation d'émissions avec les jeunes, la création de nouveaux formats en ligne ou le fact-checking – la vérification d'information – afin d'enrayer la propagation des fake news (ou infox).

L'enjeu est de taille dans une région en proie aux conflits communautaires et au terrorisme.

Pour Marc Fonbaustier, président directeur général de CFI : "L'ambition de CFI, à travers MédiaSahel, est d'offrir à de jeunes citoyennes et citoyens de 3 pays du Sahel la possibilité d'avoir accès à des informations fiables, faisant toute sa place à l'égalité entre les femmes et les hommes, et axées sur leurs préoccupations quotidiennes ; elles/ils doivent s'approprier ce nouvel espace médiatique pour participer de manière plus active et sereine au débat public."

Promouvoir l'égalité femmes-hommes

Depuis janvier, RFI diffuse ainsi au Sahel une nouvelle émission en français consacrée à la jeunesse africaine : Alors on dit quoi ? Des contenus en peul sont venus s'ajouter à la programmation début avril. Une première pour RFI. Et qui a déjà trouvé son public ! Plus de 1100 appels d'auditeurs ont ainsi été reçus par la radio le premier jour de diffusion du programme en peul, signe que l'émission répond à un fort désir d'expression dans cette langue.

Le projet permettra aussi de promouvoir l'égalité femme-homme, lors de la sélection des bénéficiaires du projet – au profit des jeunes femmes, journalistes ou auditrices – et via la sensibilisation des rédactions aux questions liées au genre, entre autres. L'objectif est d'augmenter la représentation des femmes dans les médias, à l'antenne comme dans les rédactions.

Au Sahel, des changements positifs se profilent, dont les jeunes et les femmes seront les acteurs.

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